Cinq ans après Lilas, je suis retombée enceinte. Cette fois-ci, c’était un bébé "surprise". Je n’avais pas repris de contraception après l’accouchement de Lilas, donc c’était une surprise assez prévisible. On faisait attention, mais sans plus, et avec mon mari, on s’était dit que si ça arrivait, ce serait ok pour nous.
Et voilà, ce petit bébé a décidé de s’installer en moi après cinq ans, dont trois à quatre ans très compliqués avec sa sœur, qui nous a fait vivre des années très, très difficiles... sans sommeil. Nous étions arrivés à un point où, finalement, nous ne voulions plus de deuxième enfant.
Je me souviens encore de ce long monologue que j’avais fait à ma mère, pour lui expliquer pourquoi nous ne voulions plus d’autre enfant… alors même que j’étais déjà enceinte ! Je l’ai appris quatre jours après. Premier test de grossesse : négatif. Mais je sentais que ça devait être positif, alors je l’ai refait le lendemain, et bingo !
La clinique où j'avais accouché de Lilas avait fermé entre-temps, et comme nous avions déménagé encore plus loin, la question s’est posée : où accoucher ? Impossible de retrouver une salle de naissance ou un plateau technique aussi bien que celui que j’avais eu pour Lilas. Tous les avis sur les hôpitaux étaient les mêmes pour les femmes comme moi, qui souhaitaient un accouchement physiologique sans médicalisation : pas d’accès à la salle nature ou projet de naissance non respecté…
Pour moi, c’était impensable d’accoucher dans ces conditions. Et là, mon mari me dit : « J’ai vu comment ça s’est passé pour Lilas, alors cette fois, je suis ok pour un accouchement à domicile ! » Alléluia ! J’allais enfin avoir l’accouchement de mes rêves !
Il m’a trouvé une super sage-femme près de chez nous, qui préférait accompagner les accouchements à domicile plutôt qu’en plateau technique. Ça me convenait parfaitement, puisque c’était ce que je voulais ! Et là, j’ai découvert le suivi de grossesse de mes rêves : presque rien ! Pas de touchers vaginaux, un seul test urinaire, quelques prises de sang, les trois échographies trimestrielles et c’est tout ! Le bonheur !
Bon, je me faisais quand même gentiment rappeler à l’ordre, car malgré le peu qu’il y avait à faire, je trouvais toujours le moyen d’être en retard ou de ne pas tout faire dans les temps… Ahah, on ne me refera pas !
En même temps, je découvre ce qu’est une doula ! Ma sage-femme travaille toujours avec une doula, et elles accompagnent les femmes à deux. Ma doula, c’était une femme extraordinaire, et je la remercierai toute ma vie pour son accompagnement si bienveillant, doux et précieux. C’est elle qui a été la source de ce projet que je mets doucement en place, et qui est aujourd’hui devenu ma raison d’être.
Le 14 juillet 2020, nous déjeunons chez mes beaux-parents. Nous sommes en retard, et mon chéri roule un peu vite sur les petites routes. Je me souviens lui avoir dit que s’il continuait comme ça, j’allais accoucher aujourd’hui ! Et bien, quand on vous dit que même sans signes apparents, une femme sait… C’est totalement vrai !
Je commence à avoir des contractions en début d’après-midi. Elles sont espacées, pas régulières, donc je n’y crois pas trop. Mais au fond de moi, je le sens : c’est pour aujourd’hui. Sauf que psychologiquement, je ne voulais pas que mon bébé naisse un 14 juillet, alors je reste calme, je m’allonge, je gère mes contractions avec mon esprit. Je me répète que ce n’est pas pour ce soir, que ce sera pour demain, que j’ai le temps.
J’appelle ma sage-femme, qui me dit que non, ce n’est pas pour ce soir. Mais plus ça avançait, plus je sentais que mon bébé n’allait pas attendre demain. J’appelle ma doula, qui pense comme moi que c’est pour ce soir ou cette nuit.
Nous partons de chez mes beaux-parents vers 21h30. Nous avons 40 minutes de route. En chemin, j’appelle ma doula, mais les contractions deviennent si intenses que je n’arrive plus à tenir une conversation. Elle raccroche en me disant qu’elle appelle ma sage-femme, et qu’elles arrivent tout de suite ! (Elles ont plus d’une heure de route.)
J’appelle ma mère pour qu’elle vienne s’occuper de Lilas, comme prévu. Je voulais un accouchement en famille, entourée des personnes les plus proches de moi. Au début, ma mère m’envoie un peu bouler, car elle était déjà couchée et je ne l’avais pas prévenue. Quelques secondes après, elle me rappelle pour s’excuser et me dire qu’elle arrive tout de suite. 😄
Il est 22h30. Nous arrivons enfin. Ma mère ne va pas tarder. Rien n’est prêt, et G. (ma sage-femme) et S. (ma doula) ne seront pas là avant un moment. Les contractions sont de plus en plus fortes et rapprochées, mais je garde mon calme et je suis toujours très lucide. Je demande à mon mari de s’occuper de Lilas, de la mettre au lit et de lui expliquer que demain matin, elle rencontrera son petit frère. Ensuite, il s’attèle avec ma mère à tout préparer pour l’arrivée du bébé, ainsi que de G. et S.
La suite : l’accouchement de Sacha à domicile, partie 2.
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