Le travail s’accélère, je perds les eaux vers 23h, et G. et S. ne sont toujours pas arrivées. Ma mère et mon chéri se regardent, blancs comme des linges à l'idée que bébé arrive avant elles. Je comprends qu'il y a deux options : soit j'arrive à attendre qu'elles soient là, soit je me débrouille seule pour accueillir mon bébé, et cette idée ne me dérange absolument pas. Rien ne me stresse, rien ne me dérange. Je comprends et j'accepte parfaitement qu’ils ne se sentent pas prêts à recevoir le bébé. Je reste dans ma bulle, je gère mes contractions. Leur présence et leur soutien me réconfortent. Je me sens aimée et entourée...
Entre le fait que je ne veuille pas accoucher un 14 juillet et mon envie que G. et S. soient là, je parviens à ralentir tranquillement le travail. Grâce à mon focus, à ma respiration, et à tout l'amour et le soutien que je reçois, j'arrive à temporiser ! G. et S. arriveront un peu avant minuit, et à partir de là, tout s'enchaîne très rapidement. Elles seront surprises que bébé ne soit pas encore né et impressionnées par ma gestion des contractions, pour avoir pu les attendre.
En y repensant, vu la rapidité du travail, j’aurais vraiment dû accoucher le 14, avant leur arrivée. Moi-même, je n’en reviens pas d'avoir eu cette force pour gérer ce que, de nos jours, on nous enlève si souvent. Cette force et ce savoir, si naturels, innés, que la médecine moderne tend à nous faire oublier.
G. a aidé à faire passer le bourrelet du col de l’utérus qui ne voulait pas s’effacer complètement, tandis que S. me proposait une position suspendue, en tension, pour que je sois plus à l’aise et plus efficace dans mes poussées.
Je n’ai finalement pas pu accoucher dans l’eau, car cette nuit-là était froide et pluvieuse, et j’avais prévu d’accoucher dans notre jacuzzi extérieur. Je n’avais pas prévu de piscine intérieure, mais je crois que nous n’aurions de toute façon pas eu le temps de l’installer...
J’ai donc accouché dans notre lit, sur le dos, les bras accrochés à une écharpe que mon mari tenait derrière ses épaules. Il lui a fallu une sacrée dose de force et d’endurance pour me soutenir. Mes pieds étaient posés sur les épaules de G. et S., qui, elles aussi, ont dû faire preuve de force et d’endurance. À chaque contraction, je ne touchais plus le lit, j’étais entièrement en suspension entre mon mari, G. et S.
Le soutien de S. a été particulièrement précieux dans les derniers moments. Même si je suis reconnaissante envers chacun d’eux pour leur aide et leur présence, c'est vraiment S. qui a su trouver les mots justes pendant cette fameuse phase de désespérance.
Sacha est né le 15 juillet à 1h27 du matin !
Lilas a rencontré son petit frère à 3h du matin. Elle est venue nous voir, nous avons fait un câlin et un bisou, puis elle est repartie se coucher, tout naturellement.
Je ressens une immense fierté d’avoir pu accoucher dans ces conditions, d’avoir trouvé les bonnes personnes pour m’accompagner. Je me sens remplie de gratitude d’avoir donné naissance à mon deuxième enfant avec autant de conscience et de puissance.
Je remercie du fond du cœur mon mari, ma mère, G., et S. pour leur présence et leur soutien, avec tout mon amour.
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